La lune se trouve haut dans le ciel, le vent souffle doucement contre les arbres, les étoiles sont nombreuses et remplissent le ciel de petites illuminations. Un cadre presque parfait, le seul hic, l'université. Pitoyable, le seul mot qui me vient en tête pour la décrire, inutile. Réunir des fortes personnalités avec des secrets pires les uns des autres, l'idée est mauvaise, le tout encore pire. D'ici quelques temps, on trouvera des salles en ruine, brûler par un pyromane, des filles se feront violer par un psychopathe, et le tout sous les yeux des surveillants. Après tout, ce seront peut-être eux les premiers touchés. Risible, une bonne façon de s'amuser et de rigoler en voyant ces éducateurs échoués. Puis, ils cachent sûrement quelque chose, eux aussi, manquerait plus que notre professeur d'espagnol ait passé une année dans un centre de désintoxication.

D'un faible secouement de tête, je reviens au présent. Le regard rivé sur le sol quelques étages plus bas. La cour est déserte, les jardins aussi, parfait, personne pour râler ouvertement, seul ou accompagné. Je rentre à nouveau dans ma chambre, quittant l'encadrement de la fenêtre, je ne la partage pas, une de mes demandes. J'aime avoir un nid à moi, sans personne pour s'étaler autour, ami ou non. La solitude est parfois un besoin vital et contrairement à beaucoup, j'aime ces moments tranquilles. Je jette un coup d'œil à l'heure, une heure du matin, impossible de m'endormir maintenant, le sommeil se trouve bien loin d'ici. J'attrape mon téléphone qui se trouve sur le lit en désordre et inoccupé, je sors de la pièce.

Non, je n'ai sûrement pas le droit de me promener à une heure aussi matinale, mais les règlements sont bien la dernière chose qui m'intéresse. Je soupire doucement en arpentant les couloirs déserts et part en direction du toit. Un endroit parfait, au dessus de tout.

Je pousse la porte qui mène à celui-ci en souriant et la referme doucement. Et hop, une cigarette en bouche, je peux enfin me détendre.